« Bite et Couteau » c’est le titre du site de Denis; et finalement c’est assez représentatif de sa philosophie : il faut peu de choses pour faire de grandes choses, et c’est surtout tout ce dont il a besoin pour partir n’importe où. Et c’est ce qu’il m’a confié lors de notre appel; c’est un bonhomme sympathique, au franc parler, passionné par son métier et généreux en conseils, anecdotes, histoires… Nul doute que c’est le genre de gars qui peut passer des heures au coin du feu pendant un stage à vous raconter sa vie, ses aventures aux quartes coins du monde; Denis est passionnant et c’est pourquoi nous avons voulu l’interviewer pour Nourriture&Survie.
Denis Tribaudeau est un expert en survie et organisateur de stages de survie en France et à l’étranger depuis bientôt 20 ans. Au cœur des montagnes ou dans la jungle, ce Girondin sait s’adapter à l’environnement et transmettre son savoir-faire à ses participants.
Denis préconise aux aventuriers de maîtriser les trois clés de la survie : faire du feu, trouver de l’eau potable et construire un abri. Lors de ses stages, Denis Tribaudeau initie ses participants à la vie en pleine nature, loin de la civilisation et des technologies modernes, avec pour seul outil un couteau (et sa bite donc).
Dans ses stages de survie, Denis Tribaudeau emmène ses stagiaires dans des régions variées comme le Jura, la Tanzanie ou encore la Colombie. Les participants apprennent à s’adapter à la nature, à reconnaître les plantes comestibles et à s’abriter. Ils découvrent également la vie auprès des populations locales et apprennent à chasser et pêcher pour se nourrir.
Denis Tribaudeau organise une centaine de stages par an et continue d’explorer de nouvelles destinations pour surprendre ses clients. Quand je l’ai eu au téléphone il revenait tout juste de Jordanie où il a réussi à survivre avec son groupe dans un désert à première vue « vide » et finalement très riche.
Il a sympathiquement accepté de répondre à nos questions, on le remercie vivement pour son temps, sa sympathie et la qualité de ses réponses.
Pourriez-vous présenter votre activité et votre parcours en quelques mots pour compléter notre présentation ?
Leader en France pour l’organisation des stages de survie en milieu naturel, l’entreprise de Denis Tribaudeau s’est fait une sérieuse réputation dans le domaine de l’aventure «extrême». Son expérience, son expertise et sa bonne humeur plaisent énormément aux médias et le demande régulièrement pour illustrer ou comprendre des « situations de survie ». Véritable Indiana Jones des temps modernes, il est capable de relever les défis les plus improbables et d’amener ses clients vivrent des aventures extraordinaires à l’autre bout de la planète. Fort de 25 ans de voyages et d’expériences aux quatre coins de la planète, il a effectué le tour du monde et d’Europe à pied et plus de 900 stages de survie en tous milieux (déserts, jungles, forêts, iles désertes…). Formé à l’école de la nature, depuis plus de 19 ans, il encadre et anime ses stages de survie en France, Tanzanie, Thaïlande, Guyane, Sénégal, Philippines, Népal, Namibie, Jordanie etc.
Cela lui a permis d’écrire 13 ouvrages sur la survie et de vulgariser et démystifier une situation de survie. Il est capable de « coacher » les plus grands aventuriers et baroudeurs aux techniques de «survie».
Plus de 10 000 stagiaires sont passés entre ses mains d’expert !
Avec une approche, basée sur la compréhension de notre environnement pour mieux en faire partie, il dispense les bons réflexes pour survivre en toutes circonstances.
- Savoir-faire face à l’imprévu
- Se débrouiller avec ce dont on dispose
- Rechercher de l’eau
- Monter un abri
- Lutter contre le froid ou le chaud
- S’orienter
- Allumer un feu
- Fabriquer des outils pour chasser et pêcher
- Cueillir (fruits et plantes comestibles ou non)
…
C’EST SON AFFAIRE ….
Quel a été votre déclic pour créer ce site de formations en survie et bushcraft, et quel est l’objectif principal que vous souhaitez atteindre avec ces formations ?
Il n’y a pas eu de déclic mais plutôt un parcours de vie. Depuis enfant je voulais être un indien, puis forestier et enfin archéologue mais les études m’ont fait prendre des chemins que je n’avais pas imaginé : désigner au beaux-arts, mais le naturel revient toujours au gallot après avoir traversé et voyagé dans plus de 70 pays avec mon sac à dos c’est à 37 ans que j’ai eu envie de revenir à mes premières passions : la nature, l’aventure et le savoir des anciens.
Parmi les différentes compétences enseignées lors de vos formations, quelles sont celles que vous considérez comme essentielles ? Des savoirs qu’on devrait transmettre dès le plus jeune âge, à l’école par exemple.
En survie, il y a la « règle de trois » : Faire du feu, avoir un abri et faire de l’eau potable. Tout compte fait, nous apprenons aux participants la base du savoir-faire, les rudiments de la vie en nature que nos grands-pères savaient. Savoir 100 plantes comestibles et médicinales, savoir détecter les empreintes d’animaux, savoir s’orienter avec les étoiles sont des choses pas compliquées que nous devrions tous avoir dans notre bagage !
Denis Tribaudeau, vous êtes le « Big Boss » pour reprendre votre présentation sur votre site; vous êtes donc le premier formateur mais vous n’êtes pas seul à dispenser les formations. Comment vous assurez-vous que vos formateurs sont non seulement compétents en matière de survie et de bushcraft, mais aussi pédagogues et capables de transmettre leur savoir aux participants ?
Tous nos formateurs sont passés entre mes mains et ont suivi une formation pour acquérir les compétences techniques mais aussi adopter la manière de présenter et de transmettre nos compétences. Avant tout, nous recrutons que sur la « rencontre », les gens qui travaillent pour moi, ne sont pas des « perdreaux de l’année » à qui on dit de regarder des tutos sur youtube, ni des militaires à la retraite qui enseignent la survie « guerrière » (même si je les respecte, nous n’avons pas la même approche et les même objectifs) mais des personnes qui ont de «l’épaisseur», du vécu et qui savent de quoi ils parlent quand ils évoquent une situation tendue où tout peut basculer très vite si on n’a pas les bons réflexes.
On vit une période d’inflation où beaucoup de familles mangent des plats ultra transformés pas chers mais mauvais pour la planète et pour la santé; quels conseils ou astuces, issus de votre expérience de bushcraft, pourriez-vous donner pour manger bon, sain, pas cher et surtout avec les ressources qui nous entourent ?
La meilleure chose à faire en survie c’est de se poser et regarder autour de soi les ressource dont on dispose. Dans nos vies modernes c’est pareil ! Posez-vous et regardez autour de vous, et vous trouverez beaucoup de petits producteurs, des arbres fruitiers, des plantes sauvages comestibles à profusion qui pourrons vous faire baisser la facture et vous faire du bien. Avoir ou retrouver le fameux BON SENS.
Avez-vous vécu un moment où vous avez eu peur pour votre vie et/ou celle de stagiaires qui vous accompagnaient ?
Non jamais, mais j’ai vécu des moments tendus qu’il a fallu gérer. En 1200 stages de survie en France et à l’étranger, ce serait mentir de dire que rien ne s’est passé ! Une jambe cassée dans la jungle, un malaise dans le désert en Namibie, une entorse du genou au Maroc, une crise de nerfs dans le Périgord …. Rien d’extraordinaire. Il y a des activités et des enseignements beaucoup plus à risque et plus dangereux que des stages de survie …
Est-ce qu’il y a encore un endroit au monde que vous aimeriez fouler de vos pas d’aventurier ?
OUI, plus on voyage et plus on se rend compte de la beauté de notre planète, Mais je peux aussi trouver un endroit qui me bouleverse en bas de chez moi. Nous avons la chance de vivre dans un pays fabuleux … profitons-en!
Avez-vous un dernier mot à dire à nos lecteurs, un message à transmettre ?
Je tiens à préciser que nous faisons partie de la Fédération des Organismes de Survivologie, gage de qualité et de sérieux dans son approche de la survie. Nous sommes garant d’une certaine éthique et respectons la chartre que nous avons édité.
Denis Tribaudeau, fort de son expérience en survie, a écrit plusieurs ouvrages pour partager son savoir-faire et aider les lecteurs à se préparer à diverses situations. Parmi ses livres, on trouve « Survie mode d’emploi », un guide de 288 pages rempli de conseils, d’informations et d’expériences illustrées pour apprendre les techniques de survie. « Le guide de la survie en ville » aborde la question de la survie en milieu urbain, tandis qu' »Opération Robinson » est un manuel pour survivre sur une île déserte, adapté aux enfants à partir de 10 ans. Dans « L’orientation ça s’apprend », Denis aide les lecteurs à améliorer leurs compétences en orientation.
Parmi ses autres ouvrages, on trouve aussi « Les 100 plantes du survivaliste » et « Se nourrir en mode survie » qui permettent d’apprendre à reconnaître et utiliser les ressources offertes par la nature pour se nourrir, et « Les Indispensables savoir-faire du survivaliste » est un manuel pratique pour apprendre à construire des objets et abris avec les matériaux disponibles dans la nature.
Enfin, d’autres livres traitant de la survie et de ses spécificités ont été écrits par un ou plusieurs formateurs, comme « Le Bivouac quelle aventure » écrit par Rémi, « Le couteau, meilleur ami du survivaliste » écrit par Wilfrid, et « les fiches pratiques du survivaliste » écrit à 4 mains (Rémi, Yoann, Robin et Denis).
Ces ouvrages sont disponibles sur les plateformes spécialisées comme la FNAC mais aussi sur le site de Denis.
Visitez son site internet si vous souhaitez avoir plus d’informations sur les stages qu’il propose !